A proximité de Beaune, faisant face à la colline d’Aloxe-Corton, ce projet d’ateliers d’artisanat d’art s’implante sur les vestiges d’un site industriel dédié à la production d’éléments préfabriqués en béton. Grâce à la volonté des maîtres d’ouvrage, ce lieu inoccupé se renouvèle en déployant de nouveaux espaces dédiés à la créativité et au travail manuel de la matière. 

Le projet, implanté en limite de propriété ouest du site, s’inscrit dans la continuité volumétrique de l’existant. L’appentis existant est transformé en atelier dédié au travail du bois. Dans son prolongement se succèdent des espaces extérieurs, des patios, puis intérieurs, des ateliers de poterie et de cuisson. Unifiées par la volumétrie et la matérialité employée, les façades dévoilent un jeu de profondeur liés aux pleins et vides. 

Le rythme du bardage, composé de lames verticales en Douglas, est marqué par la superposition d’un tasseau toutes les trois lames mettant en place un travail sculptural du détail. En partie haute, le couronnement, qui se compose d'un bardage à lames fines à claire-voie est aligné sur le rythme du bardage principal. 

Les patios marquent des évidements dans la façade et les menuiseries sont travaillées de sorte que l’épaisseur du mur soit ressentie. Chaque ensemble menuisé est divisé en quatre panneaux. Trois d'entres eux sont composés d’un soubassement plein et d’une fenêtre allant jusqu’au couronnement. Le quatrième panneaux est un volet toute-hauteur, rétractable, reprenant le rythme du bardage. Ces menuiseries sont considérées comme des devantures de commerce qui animent les façades et signifient le programme. Une fois les volets fermés, le bâtiment dévoile une nouvelle façade unifiée par un bardage continu, marqué par un jeu de profondeur et d’évidement. Chaque entité s’émancipe l’une de l’autre grâce aux patios, le tout regroupé sous une même toiture. 

Une attention particulière a été portée à différentes échelles sur le traitement des espaces de transition entre l'intérieur et l'extérieur. Un cheminement piéton progressif allant des stationnements aux ateliers propose une déambulation entre terrasses, espaces d’exposition extérieur et jardins paysagers. Les patios profitent à la vie intérieure des ateliers. L’un propose un espace d’exposition extérieur abrité et l’autre permet le stockage du bois nécessaire à l’alimentation du four. Les fenêtres positionnées au nu intérieur des murs permettent la création de tablette profitant à l’exposition de certaines pièces de poterie. 

Constructivement, les extensions sont en ossature bois isolée en laine de chanvre. Une attention particulière est portée sur l’approvisionnement du bois qui se veut être le plus local possible. 

Le rythme de cette ossature porteuse est rendu lisible à l’intérieur des ateliers. De fait les façades intérieures s’animent, alternant vitrage et panneau enduit à l’argile. Le paysage et la tectonique du bâtiment s’invitent à tout moment pour émouvoir l’usager.